Le déroulement de l'accouchement

Le déroulement de l'accouchementLe déroulement de l'accouchement

GROSSESSE

Tout au long de votre grossesse, votre médecin, ou l’équipe médicale que vous avez choisie, vous informeront des principales étapes de la grossesse : inscription à la maternité de votre choix, examens à réaliser, échographies des 1er, 2e et 3 trimestres de grossesse, consultations médicales et préparation à l’accouchement.

Le déroulement de l'accouchement

Les contractions utérines régulières ont commencé ou vous avez « perdu les eaux » : vous êtes admise à la maternité, en salle de travail, la sage-femme s’enquiert de votre dossier médical, de votre éventuel désir d’analgésie péridurale et avertit le médecin. 

  • Des capteurs sont placés au niveau abdominal, ils permettent de vérifier que le rythme cardiaque fœtal est normal, que les contractions utérines sont régulières.

    C'est le monitoring fœtal.

La surveillance du travail est faite par la sage-femme, qui va régulièrement examiner l’effacement et la dilatation du col utérin, la position et la descente de la tête du bébé, et vérifiera les constantes de tension artérielle, température, éventuellement fréquence respiratoire et diurèse.

Vous aurez, au préalable, fait part de votre éventuel souhait d’une péridurale, vous pouvez bien sûr être assistée de votre conjoint.

Au fur et à mesure que les contractions utérines augmentent, le col utérin s’ouvrira jusqu'à une dilatation de 10 cm, ce qui correspond à l’effacement complet du col.

Puis c’est la « descente » et l’engagement de la tête du bébé dans l’excavation pelvienne.

Cette phase est variable en durée allant en moyenne, pour un premier accouchement, de 6 à 10 heures.

Puis à dilatation complète et après engagement de la présentation, vient la période d’expulsion qui peut être éprouvante physiquement et émotionnellement.

C’est à ce moment-là que l’on vous demandera de mettre en œuvre ce qui vous a été enseigné lors des séances de préparation à l’accouchement.

La sage-femme et le médecin présent vous guideront dans les efforts à fournir.

La phase d’expulsion :

Lorsque la tête du bébé est assez bas située et appliquée sur le périnée, le dégagement de la tête est réalisé , on vous demandera, à ce moment précis, de ne plus pousser, puis seront dégagées les épaules et le corps de votre bébé.

Le cordon ombilical est coupé, votre bébé placé immédiatement sur votre vente.

Afin d’éviter les déchirures « anarchiques » des muscles du périnée, le médecin ou la sage-femme jugeront au moment de cette phase d’expulsion de l’utilité d’une épisiotomie.

 

Les dernières étapes de l’accouchement :

  • C’est la délivrance du placenta : la sage-femme ou l’accoucheur exprimeront l’utérus afin d’évacuer le placenta, dont l’intégrité sera immédiatement vérifiée.
  • Le médecin suturera éventuellement les plans de l’épisiotomie (plan vaginal, plan musculaire et plan cutané).

On surveillera que l’utérus s’est bien rétracté et a formé « le globe utérin ».

Vous allez peut-être être sujette à des « tremblements » : c’est un phénomène normal, lié au métabolisme de magnésium et de calcium, ne vous en inquiétez pas !

Les soins immédiats du nouveau-né

  • Le nouveau-né passe d’une température de 37° (votre température corporelle) à la température ambiante en salle de travail.

    Il est donc impératif de le placer à une température « chaude ».

  • Dans la salle de naissance : la sage-femme ou le pédiatre :
    • aspirent d’éventuelles sécrétions nasales ou pharyngées,
    • vérifient la perméabilité de l’anus et de l’œsophage,
    • évaluent les réflexes et l’examen général du nouveau-né,
    • appliquent un bracelet d’identification.

Vous entendrez parler du score d’APGAR.

Ce score évalue l’état à la naissance du nouveau-né, à partir des critères de coloration, fréquence respiratoire, fréquence cardiaque, tonicité et réflexes.  Un score d’APGAR à 10 traduit un état des plus satisfaisants du nouveau-né.

Vous resterez 2 heures en surveillance en salle de naissance.
L’équipe médicale, jusque là très présente, « s’effacera discrètement » et vous laissera, ainsi que le père, à votre joie et votre émotion.

Votre séjour en maternité

Après la surveillance en salle de travail, vous rejoindrez avec votre famille nouvellement constituée, votre chambre en maternité.

Une des premières questions que l’on vous posera concernera votre désir d’allaitement.

L’allaitement :

Outre le côté affectif, l’allaitement maternel apporte au nouveau-né tous les éléments nutritifs essentiels.

Parmi les principaux atouts, on retiendra la teneur en anticorps, favorisant ainsi la protection du nouveau-né contre des maladies virales, digestives et des allergies.

Les puéricultrices et sages-femmes de suites de couches vous conseilleront au mieux sur la meilleure position pour allaiter, le rythme des tétées, la prévention des crevasses, les soins à donner au nouveau-né (le premier bain, comment le langer…).

L’allaitement est susceptible de provoquer des douleurs utérines : ce sont des contractions qui permettent, par un réflexe hormonal normal, de favoriser la rétraction de l’utérus. Si vous avez déjà accouché plusieurs fois, ces contractions peuvent être importantes (vous entendrez évoquer le terme de « tranchées »), des médicaments antalgiques ou antispasmodiques peuvent être, bien sûr, administrés pour réduire ces effets douloureux.

Si vous n’allaitez pas, des médicaments vous seront administrés dès le lendemain de l’accouchement, pour prévenir les montées de lait.

NE SOYEZ PAS CULPABILISÉE, L’ALLAITEMENT PAR BIBERON RÉPOND ÉGALEMENT AU MIEUX AUX BESOINS NUTRITIONNELS DU NOUVEAU-NÉ.

Le pédiatre fait partie à part entière de l’équipe médicale.

  • Présent en salle de travail en cas de difficultés obstétricales ou post-natales, il effectuera, si nécessaire, des manœuvres de réanimation immédiates et les premiers soins. 

Le poids normal d'un bébé à terme varie de 2600 à 3800 g, la taille de 46 à 54 cm.

  • Lors du premier examen clinique, le pédiatre :
    • recherche une anomalie de mobilité des hanches,
    • évalue l’ictère néo-natal (autrement dit la jaunisse), qui peut quelques fois nécessiter une photothérapie
    • vous rassurera sur la chute de poids de votre bébé, près de 10 % du poids de naissance,
    • dépistera un problème d’audition.
  • L’équipe de puéricultrices et le pédiatre, lors de l’examen de sortie, vous prodigueront des conseils sur :
    • les régimes diététiques,
    • la surveillance de la prise de poids du nouveau-né,
    • l’hygiène du bébé,
    • les vaccinations.

Une consultation de pédiatrie est, en principe, effectuée dans les 8 à 10 jours après la sortie de la maternité.

Sur le plan administratif, vous avez trois jours pour pratiquer la déclaration de naissance auprès de la Mairie de l’arrondissement ou de la ville de l’hôpital ou de la maternité où vous avez accouché.

Votre surveillance médicale

Pendant votre séjour en maternité, est effectuée par les sages-femmes de suites de couches et par votre accoucheur.

La bonne rétraction de l’utérus, l’absence de fièvre ou d’hémorragie, l’absence de signes pouvant évoquer une infection urinaire, seront les critères de surveillance essentiels.

La persistance modérée de pertes sanguines est un phénomène normal.

Lors de votre sortie de la maternité, dans les 4 à 5 jours après l’accouchement, votre médecin vous examinera, prescrira éventuellement une ordonnance d’antalgiques, de fer ou de vitamines, et prévoira la consultation du post-partum dans les 2 mois qui suivent l’accouchement.

C’est à l’occasion de cette consultation du post-partum que votre médecin vous prescrira les séances de kinésithérapie et de rééducation périnéale.

 

Deux circonstances particulières d’accouchement : le déclenchement du travail, la césarienne

  • Le déclenchement du travail

L’accouchement peut être « déclenché artificiellement ».

Cela consiste à provoquer des contractions utérines par une perfusion d’ocytocine.

Quelle que soit la formulation (accouchement de « convenance » ou accouchement « programmé ») vous devez être informée des avantages et des conditions de ce type d’accouchement.

  • En dehors des indications d’ordre médical (hypertension artérielle en fin de grossesse, diabète gestationnel, terme dépassé…), vous avez souhaité « programmer » la date de l’accouchement, ce qui peut présenter des avantages, principalement d’ordre familial ou pratique : vous habitez loin de la maternité, vous avez des enfants à faire garder…
  • Votre médecin ou la sage-femme donneront leur accord :
    • lorsque le terme de grossesse est de 39 semaines d’aménorrhée ou plus, soit 8 mois et demi de grossesse,
    • si le col est dit « favorable ». Un score sera établi (score de BISHOP) à partir de la longueur du col utérin, de son ouverture, de sa consistance, de la position de la tête fœtale et de son application sur le col utérin.

Et dans ces conditions, le travail dit « provoqué » ne sera pas différent du travail spontané en termes de durée, de risques de césarienne, de conditions d’accouchement ou d’état de santé du nouveau-né.

  • la méthode de déclenchement, une fois admise en salle de naissance, consistera en une perfusion d’ocytocine.
    Les applications de prostaglandines sont plus réservées au cas de déclenchements de travail lorsque les conditions obstétricales ne sont pas favorables, notamment dans les termes dépassés.

Assez rapidement, dès l’ouverture du col utérin, et après l’obtention de contractions utérines régulières, la sage-femme pratiquera la rupture artificielle de la poche des eaux et du fait du caractère souvent douloureux des contractions, une analgésie péridurale vous sera le plus souvent proposée.

Lorsque toutes les précautions ont été prises, votre accouchement se déroulera de la même façon qu’un accouchement dont le travail aura débuté spontanément.

  • le terme dépassé : votre médecin aura établi une date probable d’accouchement, c’est le terme théorique, à partir de la date de conception, en fonction de votre interrogatoire et de l’échographie très précoce.

 

L’accouchement aura le plus souvent lieu avant cette date théorique, mais si vous n’avez toujours pas accouché après cette date, on parlera de terme dépassé.

La particularité de cette période est qu’elle peut voir survenir des accidents de souffrance fœtale inaperçus, et dans ces conditions, une surveillance particulière doit être réalisée :

    • monitoring fœtal quotidien,
    • éventuellement échographie avec doppler,
    • examen quotidien du col utérin afin de proposer un déclenchement du travail.

Très souvent, dans les jours qui suivent la date théorique d’accouchement, vous serez rentrée spontanément en travail, ou l’équipe médicale vous proposera un déclenchement du travail.

Lorsque les conditions obstétricales ne sont pas réunies, à savoir si le col utérin reste fermé, on peut pratiquer une maturation du col utérin, par une application locale de prostaglandines.

Dans certains cas plus rares, une césarienne peut être indiquée

Pour en savoir plus : www.cngof.fr/fichedinformationpatiente

 

  • La césarienne

Plus de 20 % des accouchements en France sont réalisés par césarienne, c’est à dire par « voie haute » et abord chirurgical abdominal de l’utérus.

  • la césarienne est dite « programmée » lorsque les conditions d’accouchement par les voies naturelles ne sont pas retenues pour des raisons maternelles ou fœtales :
    • risque de disproportion foeto-pelvienne,
    • utérus cicatriciel,
    • présentation de siège chez une patiente primipare lorsque l’examen du bassin est anormal,
    • certains cas de grossesse gémellaire.
  • la césarienne peut également être réalisée à tout instant en cours de travail :
    • le plus souvent en cas d’anomalie du rythme cardiaque fœtal,
    • lorsque, malgré des contractions utérines régulières, le col utérin ne se dilate pas de façon satisfaisante : c’est la stagnation de dilatation du col utérin,
    • lorsque la présentation du fœtus, qu’elle soit en tête ou en siège, ne s’engage pas dans le bassin osseux.

La décision de césarienne est prise par l’obstétricien, après discussion avec les autres membres de l’équipe médicale, sage-femme, anesthésiste, pédiatre.

Le médecin vous expliquera les raisons qui l’amène à prendre cette décision et vous informera des bénéfices, alternatives et risques de l’intervention.

Comme tout acte chirurgical, la césarienne peut être source de complications per-opératoires (lésion d’organes de voisinage, hémorragie...) ou secondaires (infection, abcès de paroi...).

Comme pour tout acte chirurgical, vous signerez un document stipulant que vous avez été informée et donnant votre accord pour cet acte.

Comment se passe une césarienne ?

La césarienne est réalisée au bloc opératoire de la maternité, à proximité immédiate de la salle de naissance.

L’analgésie loco-régionale (par péridurale ou rachi-anesthésie) est privilégiée par rapport à l’anesthésie générale.

Après désinfection cutanée de l’abdomen, évacuation des urines par sondage vésical et mise en place des champs stériles, l’intervention peut commencer : l’obstétricien incise la peau, puis les plans musculaires et aponévrotiques, et pratique une incision horizontale ou verticale de l’utérus au niveau de ce que l’on appelle le segment inférieur, c’est l’hystérotomie.

Après ouverture de la poche des eaux (si elle n’a pas été au préalable réalisée), le bébé est extrait, le cordon clampé, et l’enfant vous est présenté immédiatement, ainsi qu’à votre conjoint.

L’avantage de l’analgésie péridurale est que vous voyez immédiatement le nouveau-né, mais très vite, les premiers soins post-nataux sont réalisés par la sage-femme ou le pédiatre en salle opératoire.

Pendant ce temps, le chirurgien poursuit l’intervention, extrait le placenta, vérifie que la cavité utérine est bien vide, et suture tous les plans qui ont été préalablement incisés.

L’intervention dure entre 30 à 45 minutes.

Vous serez ensuite surveillée pendant 2 heures en salle de soins post-opératoires, puis rejoindrez votre famille, dans votre chambre à la maternité.

Les suites opératoires de l’accouchée par césarienne diffèrent peu de celles d’un accouchement normal :

  • alimentation légère,
  • prévention des troubles veineux,
  • l’analgésie péridurale rend possible une mobilisation très rapide.

La césarienne n’est en rien une contre-indication à l’allaitement,

  • La durée de votre hospitalisation sera de 4 à 6 jours.

En ce qui concerne les grossesses ultérieures,

  • il est recommandé d’attendre 6 mois à un an avant d’envisager une grossesse,
  • un accouchement par les voies naturelles peut être envisagé pour les grossesses à venir, même si vous avez déjà eu une césarienne (utérus cicatriciel) et que les conditions obstétricales et fœtales s’y prêtent.

Les informations fournies sur ce site sont destinées à améliorer, non à remplacer, la relation directe entre le patient et le professionnel de santé.